Deshimaru avait coutume de dire : « Le zen c’est zazen »
Le cœur du zen est la posture
assise : zazen
ZA = assise ZEN = concentration, méditation.
La posture de zazen se pratique en position assise sur un
coussin (zafu) face à un mur.
Les jambes sont croisées en lotus ou demi lotus, les
genoux touchent le sol. Avant zazen on se balance plusieurs fois à partir du
bassin dans un mouvement de moins en moins ample (les deux poings sont posés
sur les genoux, pouces à l’intérieur, paumes tournées vers le ciel).
Puis, on fait gassho :
en joignant les mains à hauteur du visage, les bras horizontaux, on s’incline
profondément en avant, le dos droit, puis on se redresse.
On étire la colonne vertébrale, on rentre le menton, on
relâche les épaules.
Les mains sont ramenées contre le bas ventre, la main
gauche sur la main droite, les petits doigts en contact avec le kikaï tanden. les pouces sont
horizontaux et se rejoignent en formant un ovale avec les autres doigts.
La bouche est fermée, le bout de la langue est en contact
avec le palais derrière les dents de la mâchoire supérieure.
Le regard est posé à 45° vers le bas, les yeux restent
entrouverts.
Les oreilles sont sur le même plan que les épaules et le nez se trouve sur la même ligne verticale que le nombril.
La respiration est calme et profonde.
Ventre détendu, on va au bout de chaque expiration puis
on laisse se faire l’inspiration.
La tension musculaire équilibrée entre tonus et détente
permet à l’esprit d’être attentif et paisible.
Dans cette posture on observe
ce qui apparaît (pensées, émotions…) sans s’y attacher, sans s’y opposer.
Cet état de conscience en unité
avec l’instant présent (hishiryo) est
caractérisé par un esprit fluide que Maître Deshimaru appelait « condition
normale du corps et de l’esprit ».
Ce n’est pas un état spécial,
celui-ci découle naturellement de la concentration sur la posture et la
respiration.
Il est conseillé, pour approfondir la voie du zen, de venir pratiquer régulièrement au dojo. En cas d’empêchement, il est possible de faire zazen seul, à condition de rester relié à un enseignant, à l’ enseignement (dharma) et à l’ensemble des pratiquants (sangha).
A partir de la racine de zazen,
de multiples fleurs éclosent et s’épanouissent naturellement.
En zazen, corps et esprit
unifiés, nous redevenons intimes avec nous-même, nous abandonnons toute
opposition, séparation, ainsi que l’attachement à l’ego limité.
Dans l’expérience de l’éternel
présent, du ici et maintenant, l’occasion nous est donnée de nous libérer de
l’attachement à une construction mentale illusoire et fixe de soi-même (ego).
Nous prenons conscience de
l’impermanence et de la vacuité de toutes les existences, ku (l’absence de substance fixe) et réalisons que nous n’existons
qu’en relations d’interdépendance.
Ainsi, se libérant progressivement
de nos conditionnements passés, notre vie de tous les jours peut actualiser
compassion et sagesse et s’harmoniser de plus en plus avec l’environnement, les
autres, l’ordre cosmique.
(Extrait du « Livre pour débutant » / ABZE)